« La démocratisation des pratiques culturelles a fait un bon considérable ce dernier demi-siècle. Mais il apparaît aujourd’hui en partie bloqué. Un monde de la culture s’est construit. Il est vivant, mais le moteur que fut l’idée de démocratisation généralisée est – il encore adapté ? Est – il même réaliste tant nos sociétés sont diverses, multiples, rapides, communicantes et médiatiques ? En tout cas, les pratiques par exemple du théâtre, de la lecture, même du cinéma, ne se démocratisent plus guère même si cela reste des lieux et des moments très forts de notre société. Rappelons que sur les douze derniers mois, 58% des Français ont lu un livre ou un journal payant, 50 % sont allés au cinéma, 45 % ont visité un musée, une exposition ou un monument. 29 % sont allés au théâtre ou au concert et 14 % ont eu des pratiques en amateur. En passant, signalons qu’un intense effort apparaît nécessaire pour l’initiation aux pratiques culturelles, y compris lors de la prise de retraite et sans doute dans une logique renouvelée. D’immenses attentes de « faire soi- même » des gestes créatifs, sans forcément avoir un projet autre que de se faire plaisir et de communiquer avec ceux que l’on aime, ont émergé dans notre société où le temps pour soi est devenu considérable… »
Dominique Riquier, Jean François Miniac autour d’un extrait d’une conversation avec Jean Viar, sociologue, directeur de recherche CNRS au Cevipaf.
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